Correspondence #338
AU DIRECTOIRE EXÉCUTIF
Quartier général, Tortone, 17 floréal an IV (6 mai 1796)
Je reçois le retour du premier courrier que je vous ai envoyé. Je vous prie d'être auprès du Corps législatif l'organe de la reconnaissance de l'armée pour l'honorable décret qu'il vient de rendre c'est la plus louce récompense que l'armée puisse retirer de ses succès. Quant à moi, rien, depuis longtemps, ne peut ajouter à l'estime et au dévouement que e montrerai dans toutes les occasions pour la Constitution et le Gouvernement. Je l'ai vu s'établir au milieu des passions les plus dégoûtantes, toutes tendant également à la destruction de la République et de l'em-pire français; j'ai même été de quelque utilité par mon zèle et les cir-constances à ses premiers pas. Ma devise sera toujours celle de mourir our le soutenir.
Depuis le commencement de la campagne, le général Berthier, chef l'état-major, a toujours passé la journée auprès de moi au combat, et la nuit à son bureau; il est impossible de joindre plus d'activité, de bonne volonté, de courage et de connaissances. Je lui ai, à juste titre, rendu la moitié des choses flatteuses et honorables que vous m'exprimez dans vos lettres.
BONAPARTE