Marie-Joseph Chénier, "Discours en vers, contre la Calomnie." [BN-MSS: NAF 6852; Manuscrits de M. J. Chenier; f. 5, 1792]

Nous avons parmi nous détruit la tyrannie.
Ne détruirons-nous pas l'impure calomnie?
J'entends d'ici frémir au nom de liberté
Ce nombre enorgueilli de son impunité.
Les lois à son poignard opposent leur égide;
Mais, bravant du sénat la justice rigide;
Il insulte aux couronnes des imprimantes lois;
et de la renommée usurpe les cent voix.

D'écrivains, d'imprimeurs qu'elle horde insensée
diffame ce bel art de peindre la pensée!
Un faquin sans esprit, chansonnier des valets
de refrain d'antichambre habillant ses couplets,
com[p]ile lourdement de tristes facéties
qu'il orne avec raison du nom de rapsodies;
le stupide leger l'etu remplacer piron;
Faintin se croit facile et riche Cicéron; ...